&Une nuit. Un désir. Quelques instants. Un souvenir. Une vérité.
# Sïana.

samedi 25 janvier 2014

antinomie.

 
De tes petites ailes fragmentées, tu illumines le ciel.
De tes grands yeux dorés, tu m'appelles à l'aide.
Je m'apprête à te recueillir juste en bas, juste en dessous de toi.
Espérant te porter doucement, le plus beau des voyages t'attend.
Fragile tu es, désarticulée tu resteras. Voluptueuse, je garderai de toi.
L'effeuillage de tes plumes me frôle la peau.
Semblable à de la soie qui glisse entre mes doigts.
Je ne parviens pas à l'attraper. Il m'échappe.
Languissant, se faisant désirer. Sensuel.
Suivant le mouvement de vagues imaginaires.
Émerveillé comme un enfant à la vue d'un spectacle innocent.
Tu tires ta révérence avec les pas de ta plus belle danse. 

# Sïana. ©

vendredi 24 janvier 2014

fracture.


J'ai l’œsophage qui brûle.
J'ai les entrailles qui tiraillent.
Les remords bloqués à l'intérieur.
Pris dans le tournant. Barricade.
D'acier, de bois, de briques. Mélange acerbe.
Archaïsme approuvé.
J'ai perdu. Putain, je sais que j'ai perdu.
On prend la peine de m'arrêter pour me le foutre à la figure.
On me déchire mes vêtements, me jette comme un malpropre.
En dehors de ce trou sordide.
J'ai l'impression qu'on me renie. On me fait payer mes maladresses.
Un bouc-émissaire. Voilà ce que je suis devenu.
J'ai au moins le mérite de parvenir à vous réunir.
Un semblant de solidarité, de communauté.
Je vous baise les mains pour vous remercier.
Jamais je ne partagerais votre dédain, votre peur accrue par le monde.
Jamais je ne me mettrais à genoux devant vous.
Car j'ai fait le choix de ne pas être faible.

# Sïana ©

vendredi 17 janvier 2014

syndrôme.


Blanc délicat.
Blanc soyeux. Blanc silencieux.
Blanc méprisant. Blanc de néant.
Blanc d'absence.

Des lignes froides comme les pages. Verglacées. Propres étaient les feuilles, vides étaient les mots. Pourtant, l'absence était criante, poignardante. Il avait beau effleurer le papier, seule sa douceur se faisait sentir sous ses doigts. Il fermait son livre. Puis l'entrouvait de nouveau avec un espoir déjà brisé, une surprise non dissimulée. Absurde serait son souhait réalisé. Tel un enfant innocent, il continuait de tourner les pages les unes après les autres, précieusement. Cherchant un point, une lettre, une signature peut-être. Naïveté trop profonde. Cherche plutôt l'auteur. Il paraît qu'il se cache quelque part parmi ces lignes. 
Et là est la réponse, tant convoîtée.


# Sïana ©

mercredi 15 janvier 2014

cafarnaüm...


... qui vole en tout sens. *

Douceur de ta plume sur ma feuille.
Violence de tes échecs.
Sourire sur tes lèvres.
Rage salissant ton visage.
Fébrilité détestable.



Rigueur. Loyauté. Travail. Volonté.
Les maîtres mots d'un avenir conquis.
'' Reconnaissance, succès, argent, artifices. ''
Là, ce sera plus parlant.


Ouvre un peu tes yeux.
Rabâché continuellement, j'appelle cela du bourrage de crâne. Tu nommes cela l'éducation.
Tout dépend ce que tu enseignes. Tu es le maître, je suis l'élève. Je suis celui que tu formes de par tes mots, tes actes. Je serai ton miroir quoi que tu veuilles. Le temps passera. Tu vieilliras. Je vieillirais autant que toi.
Mais je serai toujours toi.


Tout ce qui est beau est éphémère.
Tout ce qui est beau est singulier.
Tout ce qui est beau relève du souvenir.


 Un devient toujours plusieurs.
Et plusieurs devient toujours unique.
L'authenticité.


Oublie.
Si encore tu as quelque chose à oublier.


Ignorant que nous sommes.

 # Sïana. ©