&Une nuit. Un désir. Quelques instants. Un souvenir. Une vérité.
# Sïana.

mercredi 3 décembre 2014

coudre le temps.



enlacer l'éphémère.
cueillir les peines 
et récolter les espoirs déchus.
regard avide de rire.
vouloir un être.
vouloir des lèvres.
espérer un souffle.
nuit bleutée et délicieuse.
pluie flottante, pernicieuse, mortifère.
souplesse d'un voeu.
réveil d'une crise.
permission d'une âme.

saut d'une rive.

Siana. ©

mardi 18 novembre 2014

promise.






cueille mes rires et étrangle les sous tes pleurs.
noie les souvenirs dans tes espoirs perdus.
écartèle les mots de tes songes.
enlace tes blessures dans de multiples douleurs.
prêche dans la mélancolie. 
et, berce-moi. 
berce-moi dans la tendresse des plus violentes.
si.




... Siana. ©

lundi 17 novembre 2014

percée.


j'ai recueilli en moi-même le silence le plus lourd. mais si léger qu'il divaguait dans les tréfonds de mon âme sans la moindre oppression. des morceaux promus à la perte. j'ai hurlé du plus profond de moi même. phrase banale qui par ses multiples reprises injustifiées perd tout son sens. pourtant, je l'ai fait. je le fais tous les jours lorsque ma pensée embrasse ma rancoeur. conduite dictée par la conscience. j'ai hurlé, oui. je hurle encore maintenant. recluse en moi, ma vengeance ne veut que voir le jour. sortir de mon ombre. de mon être. de ce qui me sert de corps. une simple coquille, apparente. cachant l'intérieur de moi-même. écorché, brûlé par les mots. juste une suite de lettres, formant un son, une vérité qui te transperce. qui te marque et creuse un abîme infini. une illusion qui retire son voile et montre son abominable visage. essayant de s'accrocher au bord, les ongles enfoncés dans la terre. terre frivole. du sable glissant, mais pourtant si doux. il cache sa médisance dans sa tendresse illusoire. les grains s'échappent de mes mains. m'accompagnant dans ma chute, ils s'évaporent, s'éparpillent dans le souffle de ma déchéance. j'ai touché le sol, dur. si dur qu'il brisa mes os, fit craquer mes membres. je n'ai fait qu'un seul avec cette boue qui m'enlace et me choie plus que personne de mon vivant ne l'a fait. je ne suis plus un être. je ne suis plus ce que je semblais être. je suis un semblant de miettes, de poussières monstrueuses. vivaces qui disparaissent avec le souffle. laissant place à un vide. besoin d'une liane. peu importe son utilisation. qu'elle me serve pour remonter de ce néant ou pour rencontrer l'inconnu. 
une main en serait moins utile.
j'attends que quelqu'un vienne me donner un autre souffle.

 Siana. ©

muselière.


il.
bousculé par le manque.
chatouillé par les soupirs.
emporté par la concupiscence.
substances.
faible carcasse, 
barbelés brisés, écoeurés.
écorchés par le reste des bribes.
esquisse d'une simple limite.
d'une trace de pas, vaine,
tentative vaincue, rassie par l'échec.
gardé, prisé, choyé. 
enveloppé sous les embrassades abjectes.
viles, nauséabondes, obscènes.
batifolage, fanatisme et présomption.
incisif ébat. chimère et futilité.
pénurie languissante.
il.
Siana. ©

lundi 6 octobre 2014

romance échancrée.



Peau odorante d'un parfum méconnu.
Déglutissant les plus beaux souvenirs.
Envolée vers la grande marée du monde.
Humanité ne s'est pas relevée.
Fragile parmi les anciens.
Prise par les crachats.
Touchée par l'éternité du temps.
Abandon d'un rire hivernal.
Création improvisée d'une spontanéité.
Mensonge d'une femme.
Permission d'un enfant.
Succession d'hommes.
Insensibilité dégénérée.
Mélange d'un tout ne formant qu'un rien.
Frisson d'un pleur et amour d'un décès.
Cueille le au bord d'une ruine.
Trempe le dans cette boue.
Bats le dans les supplices.
Prêche l'ignorance et cultive le désir.
Lointains battements de cils.
Attrape l'échec de la vanité.

Siana. ©

samedi 4 octobre 2014

délétère.


J'ai menti.


Un mensonge, dit-on. Un autre visage, une autre parole, un autre aveu. Ce quelque chose qui n'est pas soi. Une illusion, une tromperie. J'ai trompé un morceau du monde, un morceau de moi même. Un rôle improvisé en apparence. Mais réfléchi. D'un commun accord, mon corps et mon esprit ont accepté. Mes gestes ont suivi, les mots se sont faits entendre. Son véritable et agréable en apparence. Vérité comme valeur revendiquée. Comme principe ajourné. Tout peut sonner comme véritable selon le désir de celui qui entend. Croyance en l'autre, confiance en son prochain. Aveugle sympathie. Puis demain au réveil, tout redeviendra la même. Le cycle reprendra son cours. Prétexte est de croire que l'on est constamment soumis à un fatalisme irréversible. Au moins peut-on faire semblant d'avoir eu le choix.


Et je mens encore. 


Certains choisissent de ne pas choisir. Le choix est tout de même fait. Enfantin est de croire que le destin l'a fait pour nous. Un peu de lâcheté échappée de leurs mains. Fameuse maxime directive ; '' plus facile à dire qu'à faire ''. Illusoirement pas totalement réfutable. Avoir la volonté d'agir, d'un choix de bouleversement est synonyme d'un combat avec soi-même et surtout ce qu'on appelle les autres. Ils guident notre conduite depuis notre enfance, depuis que le regard des autres est devenu une source primordiale de connaissances sur nous-mêmes. Fébriles peureux qui n'osent se parler. Mythe que l'on ne cesse de cultiver. Ériger son image à ce que nous sommes, non à ce que l'on essaye d'être perpétuellement. Synonyme et appel d'échec.  


Et je mentirai demain. 

Sïana. ©
 

vendredi 3 octobre 2014

trivial.




multitude de mots
absence de majuscules
règles méconnues
office de lois personnelles
individualisme récolté
scepticisme d'une encre
soutien d'une toile
éclosion de couleurs invisibles
subjectives
éclatantes
écœurantes pour certains
agréables pour d'autres
manque d'un don
manque d'un soi
cueillement d'une sensibilité
programmé
système de l'ordre
obsession
attente
échange
à sens unique

tresse d'une excuse
jeu d'un cheveu
rouge d'un pleur
fausseté et présomption
transparence d'un rire
essai

Sïana ©

Effeuillage.


La cassure d'un cheveu dans une paume.
De l'encre encrée dans le bois.
Un craquement vibrant.
Poussière solitaire et individualiste.

Reflet noirâtre et pernicieux.
Absence d'un.
Crissement d'une vague.
Arrêt.

Naissance d'une fin.
Modèle dans les règles. 
Immédiateté d'un coup.
Un mot, une interprétation.

Voler au vol.
Laisser aux plus anciens.
Silence d'une foule.
Silence d'un mot.

Sïana. ©

jeudi 2 octobre 2014

X


Un refus auprès d'un cri, d'une heure, d'un geste.
Une chasse de soi-même, d'une ignorance incomplète. 
Une solitude.
 Inconscience d'un coup, d'un mot. 
Réalité adhérée d'un état.
 Mais incapacité à embrasser ses autres rêves. 
Multiplicité de frappes. 
Parti pris. 
Imitation d'un autre, improvisation d'un soi. 
Spontanéité manquée.
Mauvaise foi plus ancrée que la cire au bord d'un mur. 
Plus vicieuse qu'une brise. 
Infériorité plus violente que le rire.

Sïana. ©

mardi 27 mai 2014

indigeste

  
crachats mortifères.
pleurant sur ta pierre.

j'ai frémis dans la lutte. perpétué le fléau. le blasphème.
j'ai creusé jusqu'à ton corps. brisant mes ongles. saignaient mes mains.
hurlé près de ton visage. agonie victorieuse.
de mes souvenirs, mes muscles tremblent encore.
ne ressemblant plus...
des fragments. des miettes de ta peau. des poussières de ton âme.
j'ai essayé de recoller les morceaux. 
salis par le temps. salis par la terre. 
putain. salis par la peur.

une éclipse
qui brise les entrailles
et fait naître le jour.

# Sïana. ©

mardi 13 mai 2014

indigence.




La vitre se brise, le vent hurle. Tremblent tes pas. Amputés. Grignotés par le temps. Une rage qui te tort et le calme qui parle. Bavard il se présente, ignoré il le reste. C'est le silence qui s'exprime mais personne ne l'entend. L'ombre d'un rien. Un esclave des illusions. Il les attache à ce mur qui l'empêche d'avancer. Leur montrant la vérité. Celle qu'il réfute, intensément. Qui est-il ? Un faciès qu'il ne comprend pas. Les sabres au dessus de ton crâne sont ceux qui me transperce perpétuellement. Sens la rage qui coule sur ton visage. Elle m'appartient. Recouvre ton voile. Le colle à ta peau. Une pauvre faible. Un désir de vengeance qui écartèle les corps. Viole tous les principes. De la rancune qui grignote délicieusement ton être. Un nid en putréfaction. Prêt à éclore. Il brisera ton buste. Mélange de cendres et de terre qui fait grandir le monde.  Déglutissant mes blessures. M'enfonçant dans cette boue maternelle, aimante. Qui m'enveloppe dans ses bras délicats. Trouvant enfin le sommeil. 
J'ai échoué.


# Sïana. ©

lundi 10 février 2014

hédonisme.


Il mettait en scène des frasques de beauté.
Pur et brut, cassant comme la rose.
Légère et douce comme l'arôme.
L'effluve qui émanait de sa plume ne cessait de croître.
Reclus à l'abri de la curiosité infantile, il créait.
Bricolait avec un enthousiasme caché.
Grattait l'écorce de son talent.
Silencieux comme son art.
Il caressait sa toile du bout de son pinceau.
L'effleurant, n'osant la brusquer.
Il tentait de la courtiser, lui plaire. La séduire.
A ses demandes, elle restait lisse, souple... simplement belle.
Elle s'abandonna à lui avec délectation.
Jouissant avec lui du plaisir qu'il se procurait mutuellement.
Sublime apothéose.

# Sïana. ©

mercredi 5 février 2014

papier peint pour chambre d'enfant



dissection ouverture recherche cellulose
pellicule cordon fil aiguille légère
perles goûteuses craquantes sable doux brise colorée
ombres multiples recette mélange aimé
embrassade bichonnée imaginaire convoitée
pas forcément méritée enfermement éclatant
cachot bien-aimé arc piégé balance
statue monstre maitrise des lignes
inspiration du monde compatriotes 
modèle agréable ou non vivant ou non consentant ou non
bienséance gommée traits fins ratures
normes échancrées branche cassée
coulis de peau coulis de rage 
dégénération recrudescence 
cliquetis pétillant bruit gluant pâteux compact
paradoxalement liquide

# Sïana. ©

samedi 25 janvier 2014

antinomie.

 
De tes petites ailes fragmentées, tu illumines le ciel.
De tes grands yeux dorés, tu m'appelles à l'aide.
Je m'apprête à te recueillir juste en bas, juste en dessous de toi.
Espérant te porter doucement, le plus beau des voyages t'attend.
Fragile tu es, désarticulée tu resteras. Voluptueuse, je garderai de toi.
L'effeuillage de tes plumes me frôle la peau.
Semblable à de la soie qui glisse entre mes doigts.
Je ne parviens pas à l'attraper. Il m'échappe.
Languissant, se faisant désirer. Sensuel.
Suivant le mouvement de vagues imaginaires.
Émerveillé comme un enfant à la vue d'un spectacle innocent.
Tu tires ta révérence avec les pas de ta plus belle danse. 

# Sïana. ©

vendredi 24 janvier 2014

fracture.


J'ai l’œsophage qui brûle.
J'ai les entrailles qui tiraillent.
Les remords bloqués à l'intérieur.
Pris dans le tournant. Barricade.
D'acier, de bois, de briques. Mélange acerbe.
Archaïsme approuvé.
J'ai perdu. Putain, je sais que j'ai perdu.
On prend la peine de m'arrêter pour me le foutre à la figure.
On me déchire mes vêtements, me jette comme un malpropre.
En dehors de ce trou sordide.
J'ai l'impression qu'on me renie. On me fait payer mes maladresses.
Un bouc-émissaire. Voilà ce que je suis devenu.
J'ai au moins le mérite de parvenir à vous réunir.
Un semblant de solidarité, de communauté.
Je vous baise les mains pour vous remercier.
Jamais je ne partagerais votre dédain, votre peur accrue par le monde.
Jamais je ne me mettrais à genoux devant vous.
Car j'ai fait le choix de ne pas être faible.

# Sïana ©

vendredi 17 janvier 2014

syndrôme.


Blanc délicat.
Blanc soyeux. Blanc silencieux.
Blanc méprisant. Blanc de néant.
Blanc d'absence.

Des lignes froides comme les pages. Verglacées. Propres étaient les feuilles, vides étaient les mots. Pourtant, l'absence était criante, poignardante. Il avait beau effleurer le papier, seule sa douceur se faisait sentir sous ses doigts. Il fermait son livre. Puis l'entrouvait de nouveau avec un espoir déjà brisé, une surprise non dissimulée. Absurde serait son souhait réalisé. Tel un enfant innocent, il continuait de tourner les pages les unes après les autres, précieusement. Cherchant un point, une lettre, une signature peut-être. Naïveté trop profonde. Cherche plutôt l'auteur. Il paraît qu'il se cache quelque part parmi ces lignes. 
Et là est la réponse, tant convoîtée.


# Sïana ©

mercredi 15 janvier 2014

cafarnaüm...


... qui vole en tout sens. *

Douceur de ta plume sur ma feuille.
Violence de tes échecs.
Sourire sur tes lèvres.
Rage salissant ton visage.
Fébrilité détestable.



Rigueur. Loyauté. Travail. Volonté.
Les maîtres mots d'un avenir conquis.
'' Reconnaissance, succès, argent, artifices. ''
Là, ce sera plus parlant.


Ouvre un peu tes yeux.
Rabâché continuellement, j'appelle cela du bourrage de crâne. Tu nommes cela l'éducation.
Tout dépend ce que tu enseignes. Tu es le maître, je suis l'élève. Je suis celui que tu formes de par tes mots, tes actes. Je serai ton miroir quoi que tu veuilles. Le temps passera. Tu vieilliras. Je vieillirais autant que toi.
Mais je serai toujours toi.


Tout ce qui est beau est éphémère.
Tout ce qui est beau est singulier.
Tout ce qui est beau relève du souvenir.


 Un devient toujours plusieurs.
Et plusieurs devient toujours unique.
L'authenticité.


Oublie.
Si encore tu as quelque chose à oublier.


Ignorant que nous sommes.

 # Sïana. ©